vendredi 15 septembre 2017

Pourquoi les malagasy ne s’embrassaient pas sur la bouche ?

septembre 15, 2017 0 Comments

Je voulais faire un article concernant les relations conjugales dans la société malagasy. Comme d’habitude, je ne voulais pas me fier qu’à mes observations et expériences personnelles (qui sont à peu près nulles vue que je n’ai pas encore mariée avec qui que ce soit) et je suis donc vaillamment partie à la recherche de sources fiables et c’est là que je suis tombée sur un livre décryptant les démonstrations d’affection du mari et la femme dans notre société. Et c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup, m’étant demandée étant petite pourquoi les parents malagasy ne faisaient pas « comme dans les films ». Oui j’étais une enfant précoce… :-p
Plus sérieusement, il y a encore quelques années, les démonstrations d’affection tactiles n’étaient pas aussi usuelles qu’aujourd’hui par chez nous, du moins en public, que ce soit entre les parents ou vis-à-vis des enfants. Ce n’était absolument pas parce qu’il y avait un manque d’amour, c’était juste culturel. Quand j’étais petite, devant les scènes de baisers à la télé, les adultes étaient toujours passablement gênés et ma chère maman ne manquait jamais de s’agacer : « Vraiment, c’est vazaha avec leurs échanges de salive ! C’est d’un indécent ! ». Bien sûr, aujourd’hui, nous sommes plus libérés dans nos mœurs et les bisous bien baveux, on connaît et on pratique. Nous sommes plus démonstratifs, même en public. Ainsi, voilà pourquoi j’ai formulé ma question au passé : Pourquoi les couples malagasy ne s’embrassaient pas sur la bouche ? Par pudeur ? Par hygiène ? En fait, ce n’est rien de tout cela :
Les malagasy n’embrassaient pas à l’européenne, entendez sur la bouche, le front ou encore les joues y collant leurs lèvres. A la place, ils avaient l’habitude d’approcher le nez du visage ou des cheveux et d’y faire une forte aspiration, comme pour flairer ou comme pour sentir une fleur. D’où les mots « oroka » et « manoroka » pour dire embrasser. Il s’agit d’un point commun que nous avons avec tous les peuples d’Océanie où l’embrassade va plus loin que l’idée de sensualité. Pour nous malagasy, le souffle, soit l’air que l’on exhale par la bouche est plus qu’un signe de vie. Le « fofon’aina » ou souffle est une émanation de l’âme, et en mêlant donc nos haleines, nous unissons nos âmes. C'est un symbole très fort, presque sacré pour nous malagasy. En outre, ce geste d’amour et d’affection était strictement fait dans un cadre intime et était réservé aux maris et femmes, aux amants, aux enfants, mères, grands-parents et petits enfants.
Bref, dans notre culture, embrasser quelqu’un est quelque chose de très significatif et est plus qu’une marque d’affection banale. Comme nous sommes de plus en plus européanisés, nous avons tendance à l’oublier. Alors essayons de penser plus souvent à la signification de nos gestes au quotidien dans notre culture pour nous rendre compte de leur vraie valeur.

Pela 

vendredi 1 septembre 2017

Top 5 idées reçues sur les côtières

septembre 01, 2017 0 Comments

Crédit: Stockphotos


J’aime bien parler de mes origines, comme vous l’avez sans doute constaté et malgré quelques points qui restent à améliorer par-ci par-là dans ma région, j’en suis fière. Par ailleurs, j’ai grandi dans la capitale et je ne peux m’empêcher de remarquer que parfois, certains Merina (originaires des Hauts-Plateaux) ont des idées bien arrêtées sur les « côtières ». Que ce soit en mal ou en bien, voici un petit top des idées reçues que j’ai pu recenser.

N°1 – Les côtières ne sont pas farouches, ni au lit, ni ailleurs.

Il semble bien que les filles qui viennent de la côte ont une réputation comme quoi nous ne sommes pas du genre maladroites ni timides au lit. Euh….D’où ça vient ? Aucune idée. Peut être que parce que comme il fait plus chaud sur les côtes et que du coup on met des vêtements plus légers, les gens ont tendance à penser que sexuellement nous sommes plus épanouies ? Et peut être aussi que parce que nous avons tendance à parler fort (ha, ha, ça j’avoue je le fais), on dit de nous que nous ne sommes pas timides. D’ailleurs, il y a ceux qui ont vite fait de taxer les côtières de mœurs légères rien que pour ça.

N°2- Les côtières savent toutes danser

Hou là, merci ! ;-) C’est vrai nous dansons moins « sagement » par rapport à nos amies des hauts-plateaux mais quand même, j’en ai vu aussi des côtières pures et dures qui dansaient comme des pieds et des Merina qui se débrouillaient comme des pros. Allez, c’est juste une question de rythme, qui se fiche de savoir danser, l’essentiel c’est de s’éclater ! J’ai pas raison ?

N°3- Les côtières ont toutes un gros cul un fessier bien développé

Certes, je dois avouer que de ce côté-là, la nature nous as bien pourvues. Ceci dit, c’est peut être génétique aussi hein, une histoire d’ancêtres et tout et tout. MAIS… Je ne conseille pas aux messieurs d’aborder de facto une fille avec des rondeurs bien placées en parlant un sabir merino-côtier… Vous pourriez avoir des surprises et gros con bourré d’idées stéréotypées.

N°4- Les côtières ça rêve toutes d’être une vadim-bazaha (d’épouser un étranger)

Ah, le grand classique de la fille vénale qui veut juste se tailler avec un vieil européen riche…Celui-là, il a la peau dure ! Alors une bonne foi pour toutes : ce n’est pas parce que beaucoup de femmes malgaches originaires des régions côtières choisissent de convoler en justes noces avec un « vazaha » que nous rêvons TOUTES de le faire ! Moi par exemple, mon but ultime côté matrimonial c’est marier un type qui serait capable de m’offrir mon propre poids en chocolat à mon annif’. Et qu’importe s’il est merina, côtier et ou s’il vient du trou du cul du monde. Voilà, c’est dit.

N°5- Les côtières n’aiment pas les Merina

Cette idée reçue concerne en fait tous les côtiers et pas seulement les femmes. Et rebelote, un préjugé de plus qui est encore très répandu, alors qu’il est absurde et ne sert qu’à nous diviser. Est-il utile de préciser que c’est complètement faux ?

PELA