Résumé:
L’histoire se passe à Farafangana, une
ville située dans le sud-Est de Madagascar dans les années 30. Elle relate la romance entre un
jeune homme Andriabakara nommé « Bina » et sa fiancée Antaifasy
« Kemba ». Tout commence quand Bina se voit contraint de poursuivre
ses études dans la capitale, à Antananarivo, laissant sa jeune promise face aux
« tentations » de leur petite ville. Mais les deux tourtereaux se
jurent fidélité, ce qui pour Kemba, signifie rester vierge jusqu’à ce que Bina
revienne et officialise leur union.
Crédit photo: IPR
Critique
En gros, i Bina est une histoire assez
classique, l’auteur ne reste pas à la relation entre les deux protagonistes
mais s’étend sur d’autres sujets variés : la religion, la morale, l’argent…Ce
qu’il y a de plus beau dans ce livre, c’est la plume d’Auguste
Rajaonarivelo : lyrique, délicieusement imagée et désuète, pleine de
métaphores … Bref, un auteur malagasy pur et dur, comme on les aime. En effet, si l’histoire reste plutôt classique,
avec des intrigues amoureuses et tout le tremblement, la prose elle, est
remarquable. Auguste Rajaonarivelo est un virtuose, réussissant à nous
embarquer dans son livre avec sa manière d’écrire hors du commun. Maintenant,
il faut prendre en contexte que certains principes défendus dans le livre sont
plutôt désuets mais cela nous permet de nous plonger dans ce Madagascar des
années 30 dont, personnellement, je connais peu de choses. Il m’a permis d’entrevoir
les problèmes auxquels la société était confrontée à l’époque, notamment ceux
des jeunes et la sexualité ainsi que la montée du christianisme et son influence
sur les moeurs. A noter que ce roman a été
récompensé par le prix "Les Belles-Lettres" en 1933.
Mais il y a une deuxième raison qui me
fait aimer particulièrement ce petit roman : c’est le lieu où il se
déroule. Farafangana est en effet ma ville natale et c’est pour moi un pur
délice de redécouvrir au fil des pages des quartiers familiers comme Ambatoabo,
Mahafasa, Impitiny… Mais à une autre époque, ce qui me fait voyager dans le
temps (oui, j’ai une imagination galopante). La partie avec le voyage de Bina
et ses compères, qui ont fait la route à pied de Farafangana à Antananarivo est
également très intéressante à lire, puisque l’auteur décrit chaque étape avec
brio… ça donnerait presque envie de faire ses valises et de tailler la route
avec eux !
Bref, je conseille I Bina a tous ceux
qui veulent lire un bon roman malagasy, bien écrit et bien ficelé. L’histoire
est intéressante et c’est l’occasion de redécouvrir un de ses livres de notre
adolescence, car oui, pour ceux qui ont suivi un programme malagasy au collège,
« I Bina » était un des livres du programme en classe de quatrième.
Pela
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