Crédit illustration: Tefy Khaita |
J'avais promis de ranger mon pessimisme au placard pour cette année. Oui, une nouvelle année signifie de nouveaux espoirs, sinon pourquoi nous souhaiterions-nous tous "Tratry ny taona"* (Bonne année) avec tant d'enthousiasme?
Mais quand 2018 commence par une tempête tropicale transformant la moitié du pays en parc aquatique, il y a de quoi tiquer. Oui, je tique nerveusement quand je vois l'état catastrophique "des routes" (enfin, celles que l'on peut encore appeler ainsi). Mon rictus s'accentue aussi quand je vois le prix du riz qui flambe comme jamais, contraignant de plus en plus de foyers malgaches à trouver une autre denrée de substitution.
Je ne peux retenir un rire nerveux quand je vois que la JIRAMA ne cesse d'augmenter ses tarifs, punissant toute la population pour les années de mauvaise gestion des dirigeants successifs.
Et comme je ne peux pas me coucher en chien de fusil et verser des larmes de frustration, je me contente renifler de dépit devant les "prix" et autres honneurs dont les dirigeants s'autogratifient, notamment pour la "bonne gestion" de l'épidémie de peste. Mais oui, souvenez-vous, cette épidémie ayant amené des mesures drastiques concernant les réunions publiques, qui ont soudainement pris fin quand notre cher président a décidé de partager en grande pompe des kits scolaires pour la rentrée. Comme c'est commode...
Et je ne préfère pas aborder la question des aides "généreusement" offerts au pays pour régler tout cela et dont une partie disparaît mystérieusement, sans qu'on personne n'en fasse mention.
Et face à tout cela, nous pauvres malgaches levons les yeux au ciel, marmonnons un peu... Et c'est tout. Résignés. Abattus. Habitués au pire, nous sommes devenus désabusés. Nous ne protestons plus, nous encaissons.
Malgré tout, je vous souhaite tous, chers lecteurs, une très bonne année 2018, car comme on dit tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Après tout, nous avons encore 11 mois pour arranger les choses et faire de notre mieux, tous autant que nous sommes.
Pela, malgache-pessimiste-mais-pas-trop
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