jeudi 25 janvier 2018

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Madagascar : un pays aux mille sourires, un pays aux mille pauvretés


Madagascar figure parmi les pays les plus pauvres du monde, avec un PIB par habitant de 391 USD. Le pays se relève à peine d’une longue crise politique (2009-2013) qui a impacté la population de manière catastrophique. L’économie malgache est actuellement en reprise, avec une prévision FMI de 4,3% pour 2017, ce qui est néanmoins loin d’être suffisant au regard de la démographie (+2,8% par an) tandis que les capacités financières de l’Etat restent très faibles.
Pour faire simple, Madagascar est dans une situation économique que beaucoup d’experts qualifient de véritable mystère : le seul pays qui s’appauvrit depuis 60 ans sans avoir connu la guerre. De nombreuses causes sont pointées du doigt : la corruption « endémique » qui sévit à tous les niveaux de l’administration, la mauvaise gestion des ressources naturelles, la faiblesse de la société civile et le tabou de la violence… Beaucoup pensent que les choses ne pourraient être pires, mais la triste de vérité est que c’est tout à fait possible et nous sommes mêmes en chemin vers ce « pire ». Alors quelles sont les solutions envisageables ?

Revoyons les bases

Rappelons qu’à Madagascar, l’agriculture est une composante essentielle de l’économie avec 40 millions d’hectares de terre arable et une population à 80% paysanne, le potentiel est énorme. Ainsi, l’agriculture vivrière doit d’abord profiter aux habitants de l’île : l’autosuffisance alimentaire doit être l’objectif premier. Il faut construire une économie tournée vers les Malgaches, sans pour autant négliger les fondamentaux, notamment les cultures d’exportation (vanille, girofle, …) ainsi que les secteurs comme le tourisme.
Il faut aussi promouvoir le marché intérieur pour booster le développement durable en développant notamment les infrastructures de communication et de transport (quid des chemins de fer dans les zones plus enclavées ?), en faisant en sorte à ce que les zones rurales aient accès à l’électrification, en utilisant les énergies nouvelles et l’hydroélectricité. En ce qui concerne l’administration, il faudrait décentraliser les pouvoirs de décision et d’exécution des programmes d’équipement des régions pour que les besoins locaux soient réellement pris en compte.

Faire du développement l’affaire de tous

Une des phrases préférées des Malgaches, face à la situation actuelle, est de déclarer : « Les dirigeants doivent faire quelque chose ! ». Bien que cette affirmation ne soit pas dénuée de vérité, il faut néanmoins éduquer la population à prendre ses responsabilités, et ce, à tous les niveaux. Il faut faire du développement l’affaire de tous, notamment en intégrant la femme à ce processus, en faisant en sorte à ce qu’elle y participe pleinement. Mais pour cela, il faut procéder à la levée de toutes ces barrières qui lui permettront d’être non seulement autonome financièrement, mais aussi intellectuellement. Madagascar ne peut prétendre au développement si rien n’est fait pour identifier les solutions pour combler les disparités homme-femme. Rappelons qu’en Afrique, dans la plupart des secteurs d’activité, les femmes ont encore du mal à trouver leur place.
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