vendredi 11 août 2017

# LECTURES

I Bina - Auguste Rajaonarivelo

Résumé:

L’histoire se passe à Farafangana, une ville située dans le sud-Est de Madagascar dans les années 30. Elle relate la romance entre un jeune homme Andriabakara nommé « Bina » et sa fiancée Antaifasy « Kemba ». Tout commence quand Bina se voit contraint de poursuivre ses études dans la capitale, à Antananarivo, laissant sa jeune promise face aux « tentations » de leur petite ville. Mais les deux tourtereaux se jurent fidélité, ce qui pour Kemba, signifie rester vierge jusqu’à ce que Bina revienne et officialise leur union.

Crédit photo: IPR 

Critique

En gros, i Bina est une histoire assez classique, l’auteur ne reste pas à la relation entre les deux protagonistes mais s’étend sur d’autres sujets variés : la religion, la morale, l’argent…Ce qu’il y a de plus beau dans ce livre, c’est la plume d’Auguste Rajaonarivelo : lyrique, délicieusement imagée et désuète, pleine de métaphores … Bref, un auteur malagasy pur et dur, comme on les aime.  En effet, si l’histoire reste plutôt classique, avec des intrigues amoureuses et tout le tremblement, la prose elle, est remarquable. Auguste Rajaonarivelo est un virtuose, réussissant à nous embarquer dans son livre avec sa manière d’écrire hors du commun. Maintenant, il faut prendre en contexte que certains principes défendus dans le livre sont plutôt désuets mais cela nous permet de nous plonger dans ce Madagascar des années 30 dont, personnellement, je connais peu de choses. Il m’a permis d’entrevoir les problèmes auxquels la société était confrontée à l’époque, notamment ceux des jeunes et la sexualité ainsi que la montée du christianisme et son influence sur les moeurs.  A noter que ce roman a été récompensé par le prix "Les Belles-Lettres" en 1933.

Mais il y a une deuxième raison qui me fait aimer particulièrement ce petit roman : c’est le lieu où il se déroule. Farafangana est en effet ma ville natale et c’est pour moi un pur délice de redécouvrir au fil des pages des quartiers familiers comme Ambatoabo, Mahafasa, Impitiny… Mais à une autre époque, ce qui me fait voyager dans le temps (oui, j’ai une imagination galopante). La partie avec le voyage de Bina et ses compères, qui ont fait la route à pied de Farafangana à Antananarivo est également très intéressante à lire, puisque l’auteur décrit chaque étape avec brio… ça donnerait presque envie de faire ses valises et de tailler la route avec eux !
Bref, je conseille I Bina a tous ceux qui veulent lire un bon roman malagasy, bien écrit et bien ficelé. L’histoire est intéressante et c’est l’occasion de redécouvrir un de ses livres de notre adolescence, car oui, pour ceux qui ont suivi un programme malagasy au collège, « I Bina » était un des livres du programme en classe de quatrième. 
Pela 

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